
Il y a 50 ans, le 2 juillet 1968 s’ouvrait à la société Marseillaise de Crédit (Groupe Crédit du Nord), 8 rue Auber, dans le IXe arrondissement de Paris, le premier distributeur automatique de billets (DAB) dont le retrait s’effectuait avec une carte spéciale perforée.
Cette innovation bancaire faisait suite à la création de la fameuse CB (carte bleue) à piste magnétique, lancée un an plus tôt par cinq établissements bancaires : la Banque nationale de Paris (BNP), le Crédit lyonnais (CL), la Société générale (SG), le Crédit commercial de France (CCF) et le Crédit industriel et commercial (CIC) 1 .
En 1971, les DAB acceptent les cartes de paiement avec piste magnétique. Le 1er avril 1974, une Carte Bleue internationale est lancée, en plus du système national. Elle permet de régler ses achats et d’effectuer des retraits à l’étranger.
Grâce à l’invention en 1974 de la carte à puce par Roland Moreno, le GIE des cartes bancaires créé en 1984 commercialise en 1986, la première carte bancaire à puce.
Les grandes étapes de l’évolution de cette carte seront :
1990 : L’instauration du code secret à quatre chiffres, qui doit être composé par son utilisateur pour régler un achat ou retirer de l’argent,
1992 : la généralisation de la puce dans toutes les cartes bancaires,
1996 : la Création de la première hot line pour faire opposition en cas de perte ou de vol de sa carte bleue
2000 : la création du cryptogramme visuel au dos de la carte bancaire (les trois chiffres visibles).
2012 : Expérimentation du paiement sans contact à Nice, grâce à la technologie NFC (Near Field Communication, qui signifie en français « communication en champ proche »), elle-même basée sur la transmission RFID (Radio Frequency Identification ou « ondes radio de courte portée »), il suffit d’approcher sa carte bancaire à 3 ou 4 centimètres du terminal de paiement électronique (TPE) pour s’acquitter de son achat.
2017 : La Fédération Bancaire Française annonçait en novembre que le paiement sans contact atteint le milliard de transactions en France :
« 40% des paiements de moins de 20€ par carte sont aujourd’hui réalisés via le mode sans contact soit un milliard de transactions sans contact.
La progression est particulièrement notable par rapport à 2016 où seulement 23% des paiements inférieurs à 20 euros se faisaient en mode sans contact pour 605 millions de transactions au total pour un montant total de 6,2 milliards d’euros.
Aujourd’hui, ce sont 36 paiements sans contact réalisés par seconde pour un montant moyen d’environ 10€, comparable à 2016.
Depuis le début de l’année, le montant total des achats payés en mode sans contact a également passé le cap symbolique des 10 milliards d’euros.
Ainsi, à fin septembre 2017, près de 45 millions de cartes bancaires CB étaient équipées du mode sans contact soit 68% du parc total (contre respectivement 40,9 millions et 63,3% fin 2016). Et les commerçants sont également mobilisés avec 599 000 points de vente équipés en France (contre environ 500 000 fin 2016)
La tendance devrait se confirmer avec le passage progressif du plafond du paiement sans contact de 20 à 30€. Le groupement des cartes bancaires CB espère ainsi franchir les 2 milliards d’opérations sans contact en 2018. »
Alors succès ou inquiétude sur ce nouveau mode d’utilisation de la carte bancaire sans contact ?
Comment l’utiliser et quels sont les risques ?
Nous utilisons déjà la technologie appliquée au cartes bancaires avec paiement sans contact.
Ainsi la carte de transport d’Ile-de-France comme le Pass Navigo utilise cette technologie depuis 2001.
Néanmoins l’utilisation frauduleuse au paiement sans contact reste une des préoccupations du consommateur.
Pourtant suivant le rapport Annuel 2018, de l’Observatoire et de la sécurité des moyens de paiement, « le taux de fraude sur les paiements sans contact se situe toujours à un niveau intermédiaire entre celui des paiements de proximité (0,008 %) et celui des retraits (0,027 %), bien en-deçà de celui des paiements à distance (0,161 %). Si l’on ajoute à cette fraude nationale celle engendrée sur les paiements sans contact effectués par des cartes françaises à l’étranger et ceux réalisés par des cartes françaises à l’étranger, le taux de fraude ressort au même niveau, soit à 0,020 %.
En 2017, la fraude sur les paiements sans contact résulte seulement du vol ou de la perte de la carte. En effet, les émetteurs de carte fixent des plafonds sur le montant d’une transaction unitaire (montant maximum généralement fixé entre 20 et 30 euros) et sur le cumul des transactions consécutives pouvant être effectuées sans la saisie du code confidentiel (cumul généralement fixé à 100 euros). Ces mesures permettent de limiter le préjudice subi en cas de perte ou de vol d’une carte… Ces données intègrent les paiements par mobile, qui progressent également bien que leur part dans les transactions de proximité demeure encore marginale (0,03 % des transactions nationales de proximité). En 2017, les transactions nationales par mobile représentent ainsi 4,4 millions d’opérations, soit quinze fois le volume de 2016, et un montant total de près de 83,5 millions d’euros, contre 4,4 millions d’euros en 2016. Avec les transactions effectuées en France par des mobiles étrangers et celles réalisées à l’étranger par des mobiles français, le montant total des transactions par mobile s’élève à près de 123 millions d’euros pour 6,3 millions d’opérations. »
Protection du Consommateur : Nouvelles mesures européennes et nationales.
La Directive européenne concernant les services de paiement dans le marché intérieur (UE 2015/2366 du 25/12/2015) dite directive DSP2, transposée en France par la loi n° 2018-700 du 3 août 2018 apporte de nouvelles protections en faveur du consommateur, utilisateur d’une carte bancaire.
Il faut rappeler que le montant par achat du plafond de paiement sans contact, qui était auparavant limité à 20€ est passé, en France, à 30€ depuis le 1er octobre 2017.
Par ailleurs, les banques appliquent également un plafond de paiement sans contact suivant la périodicité (par jour, par semaine ou par mois) ce qui oblige le consommateur à introduire sa carte et à composer son code lorsqu’il atteint un certain montant cumulé (100 € par exemple) ou suivant un certain nombre de transactions sans contact (par exemple après 3 achats).
Voici certaines mesures de protection du consommateur dictées par la directive européenne et retranscrites dans la législation française :
L’article L.133-18 du code monétaire et financier prévoit le remboursement immédiat et total par la Banque si la carte est utilisée à l’insu de son propriétaire, sans utilisation du code confidentiel ; ce qui est le cas du paiement sans contact.
L’article L.133-19 du code monétaire et financier prévoit qu’en cas d’utilisation de sa carte bancaire avec le code confidentiel, consécutifs à un vol, une perte ou un détournement, la responsabilité de son propriétaire, auparavant fixée à 150€, ne sera plus que de 50€.
Pour de plus amples informations vous pouvez consulter la fiche pratique de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) de juillet 2018 télécharger la fiche
En conclusion, le paiement sans contact est-il un avantage ?
Il apparait maintenant sur smartphone équipé d’une puce nfc, comme « M-paiement » ou « paiement mobile ». À Dijon, la carte bancaire sert de paiement sans contact depuis mars 2018 avec son « Open Payment ».
L’avenir nous démontrera ses succès et ses limites !